Une mairie porte plainte en raison d’une « co-visibilité » d’éoliennes avec sa collégiale



Selon la Fédération de l’environnement durable, regroupant 1.700 associations opposées à l’éolien en France, le cas du Dorat n’est pas isolé, mais rares sont les maires à se lancer dans de telles procédures. Cette commune située au nord de la Haute-Vienne, a annoncé avoir porté plainte contre X pour escroquerie, complicité et recel le 1er mars en raison d’une « co-visibilité » d’éoliennes avec sa collégiale classée aux monuments historiques.

Alors que la plupart des procédures impliquant des mairies en France se déroulent devant les juridictions administratives, l’affaire est cette fois portée au pénal, cette municipalité de 1.500 habitants estimant avoir été victime de « manœuvres frauduleuses », comme l’a révélé Le Populaire du Centre.

« Un photomontage (…) a pu inciter à accorder le permis de construire »

Les éoliennes, édifiées en 2020, et la collégiale sont visibles d’un même point de vue, depuis la RD 942, un axe routier fréquenté jusqu’à 5.000 véhicules par jour, notamment période estivale. Or, selon Bruno Schira (DVD), le maire de la commune élu en 2020, les différentes études en amont et le permis de construire avaient minimisé l’impact visuel des éoliennes.

L’absence de co-visibilité avec la collégiale, appuyé par un photomontage, a pu « inciter l’autorité administrative et la justice à accorder (…) le permis de construire », est-il indiqué dans la plainte. « Seule la construction effective du parc a permis de faire apparaître les infractions », poursuit la plainte, évoquant « une atteinte irréparable à ce joyau » datant du XIIe siècle.

Pas de demande de démontage des éoliennes

« Nous sommes labellisés patrimoine remarquable, souligne l’élu. Le développement de notre bourg est basé sur le tourisme. Voir la collégiale et les éoliennes sur un même plan, cela nous porte préjudice ». A la fin de l’exploitation, « dans 25-30 ans, nous demanderons à ce qu’elles soient enlevées », a ajouté le maire, assurant « ne pas demander d’indemnisation », ni même à ce que les éoliennes soient démontées immédiatement.

« Nous avons relayé cette démarche judiciaire auprès de toutes nos associations. D’autres municipalités pourraient lui emboîter le pas », a assuré le président de la Fédération de l’environnement durable, Jean-Louis Butré.

Contacté par un correspondant de l’AFP, le promoteur des éoliennes n’a pas réagi.



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