Pots-de-vin, chantage, kidnapping… La BBC évoque les dessous de la fortune de Roman Abramovitch


La fortune du milliardaire Roman Abramovitch n’est pas une mine d’or que pour lui, mais aussi pour les journalistes qui enquêtent sur les origines de ces fonds, notamment pour ceux de la BBC, qui s’en donnent à cœur joie ces derniers jours. En fouillant dans les entrailles de l’administration russe, ceux-ci ont mis en lumière deux affaires particulièrement gênantes pour le toujours propriétaire de Chelsea avec, à chaque fois, des péripéties dignes des plus grands films de mafia. Préparez le pop-corn, on se charge du reste.

La compagnie pétrolière, Boris Eltsine et la sextape

Selon des documents confidentiels que se sont procurés nos confrères britanniques, Roman Abramovitch aurait versé des pots-de-vin à un membre du Kremlin en 1995 afin de mettre le grappin, via une vente aux enchères truquée, sur Sibneft, une compagnie pétrolière jusque-là détenue par l’Etat russe. Achetée 250 millions de dollars, cette compagnie sera revendue dix ans plus tard au Kremlin, désormais sous la direction de Vladimir Poutine, pour la modique somme de… 13 milliards de dollars. C’est ce qu’on appelle une petite plus-value sympathique.

Sous le coup d’une enquête parlementaire en 1997, l’actuel propriétaire des Blues recevra le soutien du président de l’époque, Boris Eltsine, qui renverra le procureur général en charge du dossier, Yuri Skuratov, surpris en flagrant délit de coucherie dans une sextape tombée entre les mains de ses adversaires. Skuratov parlera alors d’un coup monté pour le discréditer lui et son enquête.

Un concurrent chinois d’Abramovitch kidnappé à Moscou

Plus tard, en 2002, Roman Abramovitch s’emparera une nouvelle fois d’une compagnie pétrolière, après le kidnapping d’un concurrent à l’aéroport de Moscou. En effet, alors qu’il avait l’intention de racheter Slavneft, le désormais milliardaire dût faire face à une sévère concurrence chinoise, la compagnie CNPC ayant prévu de poser sur la table le double de ce qu’Abramovitch et ses partenaires proposaient.

« CNPC, une société chinoise et un concurrent très puissant, a dû se retirer de la vente aux enchères après qu’un de ses représentants a été enlevé à son arrivée à l’aéroport de Moscou et n’a été libéré qu’après que la société a déclaré son retrait », décrit le document extrait des archives de la police russe et que la chaîne assure avoir été en mesure de recouper en partie à partir d’autres sources.

Si elle n’est pas en mesure d’affirmer que Roman Abramovitch était au fait de cet enlèvement, la BBC raconte qu’après ce kidnapping, seule restait sur la table l’offre du russe et de ses associés. Il raflera finalement la mise « à un prix défiant toute concurrence. » Les avocats de l’oligarque russe nient toutes ces accusations en bloc.

L’UE s’attaque aussi à Abramovitch

Par ailleurs, l’Union européenne a inclus le propriétaire de Chelsea à une nouvelle liste de 12 oligarques russes dans le cadre d’un quatrième train de sanctions contre Moscou, en représailles à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces sanctions européennes contre Moscou ont été approuvées lundi après-midi par les ambassadeurs des 27 Etats membres à Bruxelles.

Elles « entreront en vigueur dès leur publication au Journal officiel de l’Union européenne », a précisé sur Twitter la présidence française du Conseil de l’UE. Cette publication est attendue mardi dans la journée. Avant son extension, 862 individus et 53 entités russes figuraient sur cette liste noire qui interdit l’entrée sur le territoire de l’UE et autorise le gel des avoirs des personnes et entreprises visées.



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