« Le sentiment du devoir accompli », exulte le snowboardeur Maxime Montaggioni, médaillé d’or



Il a ressenti « beaucoup d’émotion » en franchissant la ligne d’arrivée du parcours de snowboard slalom banked à Pékin, vendredi matin. Le Niçois Maxime Montaggioni, né sans avant-bras droit, a remporté la médaille d’or aux Jeux paralympiques. Il va pouvoir la ranger avec les autres qu’il a déjà gagnées en championnats du monde. Même si celle-ci « est différente », confie-t-il à 20 Minutes en pensant aux prochaines qu’il veut décrocher.

Qu’est-ce qu’on ressent quand on gagne une médaille d’or aux Jeux paralympiques ?

C’est complètement différent des autres compétitions. C’est beaucoup plus intense et en même temps, beaucoup plus satisfaisant. La sensation est indescriptible. J’ai le sentiment du devoir accompli. À la base, dans la carrière d’un sportif, c’est un objectif. On l’imagine, on le rêve mais on ne sait pas si ça se réalisera un jour. C’est la plus belle médaille qui existe sportivement et décrocher l’or, c’est tout simplement incroyable. On s’est donné les moyens d’y arriver et c’est la meilleure des récompenses.

Vous étiez allé à Pyeongchang sans pouvoir participer aux Jeux en 2018 à cause d’une blessure. Dans quel état d’esprit étiez-vous cette semaine ?

En début de semaine, j’ai été éliminé en quarts de finale en snowboard cross. Je finis dans le top 10 et c’était déjà bien mais j’avais quand même un sentiment de frustration, le même qu’il y a quatre ans, de ne pas avoir montré tout ce que je savais faire. Pour cette dernière épreuve, je savais que je n’avais plus le droit à l’erreur. En plus, pour le banked slalom, c’est beaucoup de technique. J’étais aussi déterminé qu’impatient. Et en même temps, j’avais tellement peur de rentrer bredouille.

Finalement, vous avez remporté l’or, le seul titre qui vous manquait. Quels sont les prochains objectifs ?

Les prochains Jeux paralympiques ! Quand on goûte à cette sensation, on a envie de la revivre. Et puis, il en manque une en snowboard cross. En plus, la compétition se rapproche de chez nous, ce sera alors magnifique de pouvoir la vivre, entouré de mes proches. Je pense à tous les efforts que j’ai fait, finalement, la contrepartie est géniale.

Est-ce que c’était nécessaire de briller comme vous le faites pour mettre davantage en lumière les paralympiques ?

D’une manière générale, c’est un peu comme si en handisport, on avait l’obligation de ramener une médaille pour qu’on parle de nous dans l’actualité. Et cette année, on n’a pas eu de chance. On était autour du conflit en Ukraine ou déjà à Paris 2024. C’est dommage que ce ne soit pas aussi couvert que les jeux d’été. C’est vrai qu’on peut penser que c’est plus élitiste parce que les sports d’hiver ne concernent qu’une petite partie de la population mais c’est quand même très populaire. Et en handisport, on a l’impression que la seule fenêtre de tire, ce sont les paralympiques. On a envie qu’on parle de nous aussi. Ce n’est pas forcément une question de reconnaissance mais juste d’existence. Parce qu’on fait les mêmes sacrifices et il y a le même investissement que pour les autres sportifs.



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