Gérald Darmanin évoque « un acte manifestement terroriste » et refuse l’idée de « crime d’Etat »



A quelques heures de son arrivée en Corse, théâtre de violences depuis deux semaines, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est revenu pour le journal Corse-Matin sur l’élément déclencheur : l’agression d’ Yvan Colonna par un co-détenu. « De ce que j’ai compris, (…), c’est un acte manifestement terroriste (…), comme nous en connaissons sur le territoire national », estime-t-il. Un acte « dont l’objet aurait été le blasphème » a précisé Gérald Darmanin, en faisant référence à Samuel Paty, cet enseignant décapité en 2020 en région parisienne pour avoir montré des caricatures de Mahomet en cours à ses élèves.

Interrogé sur la raison de cette comparaison, le ministre a expliqué avoir trouvé « excessifs, pour ne pas dire insupportables, les mots de crime d’Etat » renvoyés dans cette affaire Colonna, « alors que nous sommes devant un acte terroriste ». « Lorsque Samuel Paty est assassiné, on ne qualifie pas cette attaque de crime d’Etat », a insisté Gérald Darmanin : « l’idée que l’Etat serait derrière, à organiser la mort d’Yvan Colonna, est insultante et profondément contraire à la vérité », même si tout cela « ne veut absolument pas dire qu’il n’y a pas eu des dysfonctionnements inacceptables ».

Mea culpa sur la levée du statut de DPS, « perçue comme une provocation »

Le ministre a reconnu que la levée du statut de « détenu particulièrement signalé » de Colonna, emprisonné à perpétuité pour le meurtre du préfet Erignac, alors qu’il est dans le coma depuis son agression, « a été perçue comme une provocation ». Mais le locataire de la place Beauvau a maintenu qu’il s’agissait d’« une mesure d’humanité », destinée notamment à faciliter les visites de ses proches à l’hôpital marseillais où il est suivi : « il fallait expliquer davantage, dont acte, mea culpa ».

Pas question non plus pour le ministre d’admettre que ce sont les manifestations et la tension en Corse qui auraient poussé le gouvernement à lever le statut DPS de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, deux autres membres du « commando Erignac » : « je crois que c’est faux, (c’était) dans l’ordre des choses », et leur rapprochement dans une prison corse « avait déjà été acté, la question était uniquement celle du timing », a-t-il assuré. Pour le rapprochement de ces deux détenus en Corse, Gérald Darmanin a insisté sur « un préalable, qui est le retour au calme » : « ce ne peut pas être la rue qui commande », a-t-il martelé.

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