Celui qui avait traité de « sale violeur » le ministre de l’Intérieur sera jugé en appel

La cour d’appel de Rouen rendra le 28 avril sa décision sur la condamnation d’un jeune homme de 26 ans qui avait traité de « sale violeur » le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en 2020.
Des propos tenus lors d’une cérémonie hommage
Lundi lors de l’audience, le parquet général a requis la confirmation de la condamnation pour outrage à 1.500 euros d’amende prononcée le 14 décembre 2020. Les faits se sont produits le 26 juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray lors d’une cérémonie d’hommage au père Hamel assassiné en 2016 dans cette commune. « Je ne suis pas là pour défendre le ministre de l’Intérieur. La liberté d’expression a ses limites quelle que soit la personne visée », a argumenté l’avocat général Patrice Lemonnier. « Il y a une atteinte à la dignité compte tenu des termes employés », a-t-il précisé dans son réquisitoire.
Le prévenu, un adhérent de la CGT
Le prévenu, un ajusteur dans l’industrie automobile adhérent à la CGT, n’a pas souhaité répondre aux questions de la cour mais a lu une déclaration : « c’est vrai que j’ai crié, je l’ai reconnu en garde à vue. Je suis assez intéressé par les questions politiques. Le fait qu’un ministre soit mis en cause dans deux affaires de viol, ça m’a énervé. » « Beaucoup de gens peuvent penser que Darmanin est un violeur », a réagi l’avocat général, soulignant « mais il est interdit de le dire à ce stade de la procédure ».
Une demande de relaxe
L’avocate de la défense, Me Chloé Chalot, a de son côté demandé la relaxe : « La condamnation serait une atteinte à la liberté d’expression. Il est question de la libre contestation politique de la nomination de Gérald Darmanin au poste de ministre de l’Intérieur alors qu’il est mis en cause par deux femmes dans des procédures pénales », a-t-elle estimé. Elle a par ailleurs demandé la nullité de la procédure, estimant qu’« vil y a une mauvaise qualification des faits en visant l’outrage et non la diffamation ».
Une plainte pour viol il y a 5 ans
Darmanin a fait l’objet en 2017 d’une plainte pour viol de la part d’une femme qui l’avait sollicité courant 2009 pour tenter de faire annuler une condamnation. Pour Darmanin, il s’agissait d’une relation librement consentie. Classée sans suite dans un premier temps, la procédure avait été relancée en juin 2022 par la cour d’appel de Paris qui avait demandé de nouvelles investigations. Puis début 2022, le parquet de Paris a requis un non-lieu.
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