Après l’attaque au couteau, « l’incompréhension » des policiers municipaux



Après l’attaque au couteau dont ont été victime quatre policiers municipaux à Marseille samedi, blessant sérieusement l’un d’eux avant d’abattre l’assaillant, les fonctionnaires font état de leur « incompréhension », a expliqué Michel Choukri, délégué syndical FO. Pris en charge par les secours, le fonctionnaire blessé a pu sortir de l’hôpital. Ils ont pu être auditionnés dimanche dans le cadre de l’enquête sur la légitime défense, à présent entre les mains de la justice. « Toutes les armes intermédiaires (pistolet à impulsion électrique et flash-ball) ont été utilisées avant de faire feu », précise d’abord Michel Choukri, confiant sur l’issue de cette enquête.

« L’incompréhension vient du fait que les policiers n’ont pas vu la haute hiérarchie venir leur faire un débriefing », poursuit le syndicaliste. Cela ajouté à un nouveau manque d’un véhicule et de pistolets à impulsion électrique à leur arrivée au travail. « Nous avons l’habitude d’aller chercher dans d’autres bases, mais quand même », résume Michel Choukri. Si bien, qu’à la base de plombières, l’une des quatre que la police municipale marseillaise compte, une quarantaine d’entre eux n’ont pas repris le travail ce lundi matin.

En toile de fond, le manque de « considération du métier »

Dans la foulée de ce mouvement spontané, Benoît Payan, le maire de la ville, est allé échanger avec eux, accompagné de Yannick Ohanessian, adjoint à la sécurité et du directeur des services. Une visite bien reçue par les fonctionnaires municipaux qui ont pu exprimer leurs préoccupations. Celle d’abord du manque de moyens. « Il nous manque des véhicules et des pistolets à impulsion électrique. Des gilets pare-balles plus légers – les actuels pèsent 9 kg – seraient aussi les bienvenus », liste-t-il. Du matériel manquant que Benoît Payan s’est engagé à fournir en plus de quelques recrutements. Il y a à ce jour 432 policiers, contre 450 il y a quelques mois. « Mais les délais peuvent être un peu longs, nous a prévenus le maire », précise-t-on du côté des policiers.

En toile de fond, c’est le manque de « considération du métier » qui plus largement est énoncé. « Le sentiment d’injustice et d’incompréhension des agents ressurgit automatiquement après chaque problématique ». À commencer par celui de leur statut, fonctionnaires territoriaux de catégorie C. « Sans dénigrement aucun pour les autres agents, on n’a jamais vu de tatas des écoles ou de gardien de musée avec une arme à la ceinture et un gilet pare-balles ». Celui, aussi, de l’étendue de leur champ d’action. Institué par la loi de 1999, leur statut ne les autorise à procéder aux fouilles des véhicules, et les cantonne aux interventions en flagrance. Des prérogatives que les policiers municipaux voudraient bien voir élargies.

Cette année, 22 policiers municipaux ont été blessés dans l’exercice de leur fonction, contre 46 en 2021, selon l’USPPM (Union syndicale professionnelle des policiers municipaux).



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