A 27 et 25 ans, la fratrie Nur « casse les codes » de la pâtisserie traditionnelle
Ils seront ce soir sur vos écrans. A seulement 25 ans, le pâtissier Efe Nur et sa sœur Julide, 27 ans, tous deux nés à Nantes, participent mercredi à l’émission La Meilleure Boulangerie de France sur M6. Depuis un an et demi, ils ont ouvert leur première boulangerie-pâtisserie Run dans le quartier Saint Jacques, au sud de Nantes. Vingt salariés accompagnent déjà le duo, dont l’objectif est de « casser les codes » du secteur. Partenariats avec des marques de bijoux, de voitures, des influenceurs et même « un joueur de foot »… Run ne passe pas inaperçu. Efe imagine des pâtisseries fines « très revisitées » et Julide, de son côté, les sublime à travers le marketing. Sa carrière dans le luxe, chez le groupe LVMH, apporte une expertise complémentaire à celle du pâtissier. Leur ambition est franche : « créer une identité de marque autour du savoir-faire artisanal, de l’innovation et de l’excellence gustative ».
« L’idée c’est de toujours créer de nouvelles choses qui n’ont pas été faites », raconte avec enthousiasme Efe Nur. Le pâtissier travaille avec des producteurs locaux et mise sur des créations plus saines. Moins de taux de cholestérol, de glycémie, de sucre ou de gluten dans le corps… « On essaie vraiment de sensibiliser les personnes qui viennent chez nous à une alimentation de qualité », affirme Julide. La spécialité de la maison est « le Grand Vendôme », une pâtisserie composée de fraises, de noisettes et de poivre de timut. Le visuel se veut délicat et raffiné. « Ça nous arrive de faire plus de 20 tests sur un produit avant de le proposer en boutique », poursuit-elle.
Une enseigne alléchante
L’enseigne n’a d’ailleurs pas de difficulté à recruter du personnel. Sur le bureau d’Efe, au-dessus de la boutique, quelques dossiers de candidatures ont été déposés. « Les gens doivent sûrement venir car nous sommes plus reconnus », suppose Efe Nur. « Ici, tout est fait maison, y compris les viennoiseries, c’est pour ça que nous avons besoin de beaucoup de salariés », explique Julide. Un savoir-faire qui se répercute souvent sur le prix des produits. « C’est plus cher mais c’est très bon et les produits sont originaux », raconte une cliente. « C’est très beau aussi », soulignent deux collègues de travail. Pour Bruno, un client travaillant à côté, les pâtisseries sont « un peu petites » mais « cela en vaut la peine ».
En septembre, le duo a remporté le prix du meilleur flan de Loire-Atlantique. Depuis, il assure que ses ventes ont été multipliées par dix. « Les clients se déplacent parfois de 30 minutes pour en acheter », s’enthousiasme Julide. Une aubaine pour le caviste d’à côté. « On gagne une nouvelle clientèle qui n’est plus exclusivement de quartier. Les gens achètent souvent leurs pâtisseries avant de venir chez nous, c’est une bonne synergie », confie Sébastien Fauvel, gérant du Vin quotidien.
« On me disait que je n’aurai jamais mon diplôme »
Le pâtissier semble avoir de l’or dans les mains, pourtant, ses tuteurs ne prédisaient en rien sa réussite. « A l’école, on me disait tout le temps que je n’étais pas fait pour le milieu de la pâtisserie fine et que je n’aurai jamais mon diplôme », assure-t-il. Mais, Efe n’a rien lâché. Une fois ses diplômes en poche, le jeune pâtissier a exercé ses talents chez Vincent Guerlais, avant de rejoindre l’enseigne Emma. « A 21 ans, j’avais onze personnes sous ma responsabilité. » Il y est resté moins d’un an puis a décidé de travailler en Australie. A son retour, le Nantais ne veut plus « être soumis à une hiérarchie ». Il décide alors d’ouvrir sa propre boulangerie-pâtisserie et invite sa sœur à se joindre à lui.
Le duo peine à masquer son ambition. Dans un communiqué de presse, Efe et Julide Nur voient les choses en grand. Ils parlent de leur boutique comme d’un « lieu bientôt incontournable de Nantes » et aimeraient à terme en ouvrir de nouvelles en France voire à l’étranger. « Le projet de développement sur l’ensemble de la ville n’est qu’à son commencement. »